Prévision saisonniere des parametres agro-hydro-climatiques pour la campagne agricole 2023 au nord Togo

Prévision de cumul pluviométrique de Juin a Août dans le Nord du pays

Les mois de juin, juillet et août connaitront des précipitations excédentaires à normales dans la Maritime, les Plateaux et le sud de la Centrale. Dans les Savanes, la Kara et le nord de la Centrale, la situation pluviométrique sera normale

Prévision de Juillet - Août - Septembre 2023 (JAS) dans le Nord du pays

Au cours de la période de Juillet à septembre, tout le pays connaitra des précipitations normales à tendance excédentaire. Par contre dans les Savanes, et le nord de la Kara on aura des pluies excédentaires qui évolueront vers une situation normale

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Cumuls pluviométriques de Janvier a Mars dans le Nord du pays

  Cumul des précipitations de janvier à mars 2023 par rapport à la normale 1991-2020 (janvier à mars)

Considérant la période de janvier à mars et hormis Kouma Konda, Sokodé et Dapaong qui ont enregistré des excédents, l’année 2022 est déficitaire par rapport à la normale 1991-2020 dans les autres villes

Début de saison
  • Dates de début de la saison des pluies (DDS)

Critère : La saison démarre, lorsqu’on enregistre au moins 20 mm de pluie en 1, 2 ou 3 jours consécutifs et sans épisodes secs de plus de 10 jours dans les 30 jours qui suivent à partir du 15 mars.

  • Prévision

Il est prévu un démarrage de saison agronomique précoce à normal de la saison dans Centrale et la grande partie de la Kara ; les Savanes et l’extrème nord de la Kara pourrint avoir un début normal à tardif

Fin saison
  • Dates de fin de la saison des pluies (DFS)

Critère : la fin de la saison des pluies a lieu à partir du 1er octobre, lorsque le sol capable de contenir 70 mm d’eau disponible est complètement épuisé par une perte quotidienne d’évapotranspiration de 4 mm

  • Prévision

Les dates de fin de saison agronomique normales à tendance tardives sont attendues dans toute la zone monomodale

Séquences sèches en début de saison
  • Séquences sèches en début de la saison (SSDS)

Critère : C’est le nombre de jours secs consécutifs le plus long pendant les 50 jours après la date de début de la saison.

  • Prévision

En début de saison, il est prévu des séquences sèches normales à courtes dans toute la zone monomodale

Séquences sèches vers fin sasison
  • Séquences sèches vers fin de la saison (SSFS)

Critère : Les séquences sèches les plus longues vers la fin de la saison sont déterminées à partir du 50ème jour de l’installation de la saison et jusqu’à la date de fin de la saison.

  • Prévision

Dans la zone monomodale, il est prévu des séquences sèches courtes à moyennes vers la fin de saison

Prévisions saisonnières des écoulements
  • Au niveau du bassin de l’Oti, les écoulements entendus seront moyens à tendance déficitaires.
  • Quant aux bassins du Mono et celui du Lac-Togo, les écoulements moyens à tendance excédentaires seront entendus.
  • Introduction

Les prévisions saisonnières sont l’une des meilleures stratégies d’adaptation à la variabilité et au changement climatique.

En effet, l’élaboration et la diffusion d’informations caractérisant la saison des pluies avant même que celle-ci ne démarre, permet aux agriculteurs, aux gestionnaires des ressources en eau, aux décideurs et à d’autres utilisateurs de faire des choix adéquats en matière de planification et de conduite à tenir dans leurs activités pour maximiser leur production en lien avec la configuration attendue de la saison.

Les résultats de cette prévision 2023 au Togo donnent les évolutions probables des précipitations des saisons Juin à Août (JJA), Juillet à Septembre (JAS), les écoulements des cours d’eau de Juin à Septembre et les périodes de démarrage et de fin, ainsi que les séquences sèches en début et vers fin de la saison des pluies.

Recommandations pour la réduction des principaux risques

1) Face au risque d’inondation

Le caractère globalement pluvieux attendu et les écoulements à tendance globalement excédentaire prévus, présagent des risques élevés d’inondations pouvant entrainer des pertes de récoltes, de biens matériels et en vies animales et humaines dans les localités exposées. Pour y faire face, il est recommandé de :

  • renforcer la communication des prévisions saisonnières afin d’informer et de sensibiliser les communautés sur les risques ;
  • prendre des dispositions pour éviter des désastres, en appuyant les efforts de la presse, la plateforme de réduction des risques de catastrophes, des ONG et du SAP ;
  • renforcer la veille et les capacités d’intervention de l’agence en charge du suivi des inondations et de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires ;
  • éviter l’occupation anarchique des zones inondables aussi bien par les habitations que par les cultures et les animaux ;
  • prévenir la prolifération des maladies fongiques (pourritures) et des épizooties ;
  • renforcer les digues de protection et assurer la maintenance des barrages et des infrastructures routières et autres bassins de retention ;
  • curer les canivaux pour faciliter l’évacuation des eaux de pluies ;
  • suivre de près les seuils d’alerte dans les sites à haut risque d’inondation ;
  • favoriser la culture des plantes adaptées à la persistance des situations d’excès d’eau dans le sol ;
  • maintenir la garde et suivre les mises à jour de ces prévisions saisonnières et les prévsions de courtes et moyennes échéances qui sont produites et diffusées par les services de la météorologie .

2) Face au risque de sécheresse

En dépit du caractère globalement humide attendu de la saison des pluies 2023, il n’est pas exclu d’observer des séquences sèches moyennes à longues pouvant entrainer des déficits hydriques notamment dans certaines localités. Pour atténuer les risques sur la croissance des cultures et des plantes fourragères, il est recommandé de :

  • diversifier les pratiques agricoles à travers la promotion de l’irrigation et du maraîchage;
  • choisir les espèces et variétés de cultures tolérantes au déficit hydrique, dans les zones exposées ;
  • adopter des techniques culturales de conservation des eaux et des sols ;
  • prévenir la prolifération de la chenille légionnaire d’automne et d’autres types d’insectes sur les cultures pratiquées;
  • assurer une gestion rationnelle des ressources en eau de surface pour satisfaire les différents usages, dans les zones où des écoulements déficitaires sont attendus ;
  • renforcer les points d’eau pour l’abreuvage du bétail et respecter les couloirs de transhumance;
  • interagir avec les techniciens des services de Météorologie, d’Hydrologie et d'Agriculture pour avoir des informations spécifiques et des conseils en termes des conduites à tenir.

3) Face au risque de maladies

Les zones humides et celles inondées peuvent être favorables au developpement des germes de maladies (Cholera, malaria, dengue, bilharziose, etc) et d’épizooties. Aussi, les séquences sèches longues à moyennes attendues pourraient occasionner une persistance de hautes températures et des vents favorables à la prolifération d’autres germes de maladies épidémiques. A cet effet, il est recommandé de :

  • renforcer les capacités des systèmes nationaux de santé et la plateforme nationale de réduction de risques de catastrophes ;
  • sensibiliser et diffuser les informations d’alerte sur les maladies à germes climato-sensibles, en collaboration avec les services de météorologie et de santé ;
  • assainir les agglomérations et éviter le contact avec les eaux contaminées, à travers des opérations de drainage et de curage des caniveaux ;
  • prévenir les maladies, en vaccinant les populations et les animaux ;
  • prévenir les épizooties à germes préférant de bonnes conditions d’humidité ;
  • renforcer la vigilance contre les maladies et les ravageurs des cultures (chénille légionnaire d’automne et autres insectes nuisibles).

II- Recommandations pour mieux tirer profit de la saison des pluies

Au regard du caractère globalement humide attendu de la saison des pluies 2023 dans la partie nord du pays, il est recommandé aux agriculteurs, éleveurs, gestionnaires des ressources en eau, Projets, ONG et aux autorités de:

  • valoriser les situations d’écoulements moyens à excédentaires, en développant des cultures irriguées notamment dans les plaines inondables des bassins de Mono et de l’Oti, tout en évitant les risques d’inondation ;
  • investir davantage dans les cultures à hauts rendements tolérantes vis-à-vis des conditions humides (riz, canne à sucre, tubercules, etc.) ;
  • mettre en place des dispositifs de collecte et de conservation des eaux de ruissellement pour des usages agricoles et domestiques en saison sèche ;
  • soutenir le déploiement de techniques climato-intelligentes d’augmentation des rendements des cultures et des fourrages, face aux risques climatiques, notamment ceux liés aux excès d’eau de pluies et à la secheresse ;
  • renforcer les dispositifs d’information, d’encadrement et d’assistance agro-hydro-météorologiques des producteurs;
  • faciliter aux producteurs l’accès aux intrants agricoles adaptés (semences, engrais, produits phytosanitaires, etc.).

Il est recommandé à tous les acteurs du suivi de la campagne agricole d’être attentifs aux mises à jour qui seront faites par l’ANAMET et la DRE.